Eric Wright

MD (nov 08)

Voir aussi les comptes rendus des romans La nuit de toutes les chances, Une odeur de fumée et Une mort en Angleterre.


En un coup d'oeil

  • Naissance: 1929 (Londres), mais vit au Canada depuis 1951
  • Nationalité: canadienne
  • Premier roman publié: The Night the Gods Smiled (1984) traduit sous le titre La nuit de toutes les chances (2004)
  • Personnage vedette: Charlie Salter, policier de Toronto
  • Lieux de prédilection pour ses intrigues: Ontario, Québec, Angleterre ...
  • Liste des romans traduits en français: 10 des 11 romans de la série Charlie Salter, publiés entre1983 et 2001 ont été traduits, et le dernier le sera sous peu
  • Genre(s) de prédilection: enquête policière
  • Ordre de lecture à respecter: pas absolument indispensable mais très préférable
  • Prix: Prix Arthur Ellis octroyé à La Nuit de toutes les chances (1984), Une mort en Angleterre (1986), et à d'autres romans dans d'autres catégories.
  • Auteurs apparentés: Donna Leon, Anne Perry (mais ça se passe de nos jours)

À mon avis

Professeur d'Anglais au Ryerson Institute of Technology de Toronto, Eric Wright, né en Angleterre mais installé au pays depuis 1951, est bien placé pour décrire la ville de Toronto et le milieu universitaire qui servent souvent de toile de fond à ses polars de facture classique : procédures d'enquête qui suivent un meurtre énigmatique, interrogations des suspects qui ont tous quelque chose à cacher, hypothèses trompeuses, rebrassage des suspects, fil directeur qui se tisse tranquillement, élagage, élucidation, soulagement de la tension et apaisement de la conscience.

Wright a écrit aussi d'autres séries, les Lucy Trimble Brenner, les Mel Pickett et les Joe Barley Mysteries, de même que des Mémoires (Always Give a Penny to a Blind Man, 1999), mais ses adeptes reviennent toujours aux Charlie Salter. L'inspecteur de la police de Toronto n'a pourtant ni le charisme de Poirot, ni le génie de Holmes, ni les ruses du Juge Ti, ni les muscles de Bolitar; plutôt le souci familial de Brunetti, le sens du travail bien fait, le rythme un peu lent mais inlassable. Sans doute un style un peu pantouflard pour ceux qui fonctionnent plein gaz à l'adrénaline; et j'admets qu'il y a là quelque chose de reposant. Mais ça commence toujours par une énigme ou un bon problème, l'attention est requise et les petites cellules grises entrent en action. On pourrait appeler la série: crimes de la vie quotidienne. Il y a presque du Simenon là-dedans. Au lieu des tortures et des triples sauts périlleux, nous avons droit aux embarras de la vie de famille (comment poser une porte coulissante sur roulettes? et comment apprendre à son fils ce qu'il doit faire de sa sexualité?). Et aux douceurs bien dosées d'Annie, sa femme. Vie de famille, vie professionnelle, routine et crimes sordides, patron bienveillant et gens affables qui pourraient être nos voisins, voilà un ensemble bien ordinaire dont Wright parvient à faire sortir un crime peu probable. Et ici nous songeons à Hitchcock. Sauf que le héros de Salter n'est pas vraiment au centre d'un complot dirigé contre lui. Bien sûr, un criminel pourrait toujours vouloir se débarrasser de lui, mais ce ne serait pas vraiment personnel.

Donc, Wright construit des whodonit très classiques, avec des moyens habituels, dans un contexte très contemporain (disons de 1980 à 2000, puisque l'électronique n'y est pas beaucoup mise à contribution). Les auteurs de cozy devraient aimer. Mais aussi ceux qui ont besoin de faire la paix avec eux-mêmes et avec l'univers. En autobus, en train et en avion, c'est une valeur sûre.

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