Le club des polarophiles québécois

La trahison aux deux visages (de Joseph Finder)

JH (mars 2011)

Note: voir mon entrée Valeur sûre sur Joseph Finder.


En un coup d'oeil

  • Date de publication : 1998 (High Crimes).
  • Date de l'édition française: 1999 (Robert Laffont, 336p) / 2001 (Pocket)
  • Genre: polar judiciaire
  • Mots-clés: cour martiale, atrocités en temps de guerre.
  • Personnage principal: Claire Heller, avocate de la défense et prof de droit à Harvard.
  • Quatrième de couverture: ici.

À mon avis

J'essaie habituellement de m'en tenir à une actualité polar relativement récente (un an ou deux), et parfois même très récente (il m'arrive souvent de lire un roman américain dès sa sortie en anglais - ce qui fait que, sur ce site, je ne peux même pas le commenter!). Mais, une fois de temps en temps, quand le hasard ne m'a pas trop gâté dans mes lectures récentes, j'aime bien revenir à des valeurs sûres, même si elles datent un peu.

Ce roman (1998) se situe juste avant le virage de Finder vers le business thriller qui deviendra par la suite sa niche de prédilection. Et après ses premiers romans d'espionnage. Donc, à une époque charnière de sa carrière. Et le créneau est assez original: c'est un polar judiciaire dans la pure tradition, mais dans le contexte très particulier de la justice militaire. Le lieu du procèes est une cour martiale dans laquelle se trouve attirée, par la force des choses, une avocate civile réputée, mais sans aucune expérience militaire. Et pour une bonne raison: l'accusé qu'elle doit défendre et sauver de la peine de mort est son mari! Ce n'est d'ailleurs pas le moindre intérêt de ce roman de faire minutieusement (comptez sur Finder pour la précision documentaire!) la différence entre le système judiciaire américain tel qu'on le connaît bien par une multitude de romans et la justice militaire, qui est vraiment un autre monde.

Ce choix du contexte militaire accentue l'opposition entre un accusé et son avocate, seuls contre l'immense machine du Pentagone qui appuie l'accusation - même le juge, militaire lui-même, n'a certes pas de préjugé favorable à l'accusé. Le déroulement du procès est tout à fait classique, démontrant qu'il n'est pas nécessaire d'être avocat soi-même pour écrire un solide polar judiciaire (ce dont Michael Connelly fait la preuve depuis quelque temps avec son nouveau personnage de Mickey Haller). Mais, je ne vous dis que ça, la finale de Finder contient un retournement spectaculaire.

Bref, un polar judiciaire solide où se manifeste déjà l'indéniable talent de conteur de Finder, qui se déploiera ensuite dans ses oeuvres plus connues.

Ma note: 4/5