Critique express

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Publication	Auteur	Titre	Genre	Note
2010	André Marois	Sa propre mort	Roman noir	3

À mon avis

Tout l'argument de ce roman de près de 300 pages tient en deux phrases. Une jeune étudiante, Clara, est violée lors d'un party de cegep. Quatre ans plus tard, elle se venge en liquidant ses violeurs un par un. On pense tout de suite aux Sept jours du talion, de Patrick Sénécal, mais en version féminine et psychologique au lieu du gore qu'affectionne Sénécal. Marois s'attache à décrire l'impact dévastateur de ce viol sur la jeune femme. Il le fait avec un luxe de détails et le souci évident d'enraciner son intrigue dans le contexte québécois, ne nous épargnant aucune référence géographique, description de Canadian Tire et menu de restaurants, de même que le quotidien familial de son héroïne.

Ce n'est pas mal écrit, mais, malgré la petite pirouette policière finale, l'intrigue est vraiment trop mince pour soutenir l'intérêt; surtout que la préparation de Clara est décrite avec une telle minutie qu'il n'y a vraiment aucune surprise lorsqu'elle passe à l'acte. Cela aurait fait une bonne nouvelle (genre qui est d'ailleurs la véritable spécialité de l'auteur); mais pour en faire un roman, il dilue et étire la sauce, qui perd rapidement de sa saveur. Par contre, les critiques sur les blogues sont très élogieuses, sans doute à cause de la rectitude politique du sujet. On n'apprécie pas ce roman pour son côté polar (ce qu'il n'est finalement que très peu), mais pour son étude - réaliste même si prévisible - de la psychologie d'une victime de viol.

JH (mai 2010)