Le club des polarophiles québécois
MD (Avril 2012)
Voir aussi ma fiche 5 étoiles pour Anne Perry.Le résumé
recommandé plus haut n’est pas mauvais mais la critique est sévère. Je
reconnais, toutefois, qu’on pourrait couper une centaine de pages (beaucoup de
redondance), que le rythme est plutôt lent, que les méchants sont
repérables assez tôt (ne serait-ce que parce qu’il y a peu de personnages
importants et que Perry est une auteure trop classique pour faire apparaître un
grand méchant seulement dans les cinquante dernières pages), que l’intrigue,
la double-intrigue, devrais-je dire, est cousue de fil blanc, et que le
dénouement est du genre invraisemblable (je parle autant de la poursuite dans
les bois que de la deuxième stratégie (le plan B) pour assassiner le duc
autrichien.
Comprenons,
cependant, que ce n’est plus tellement cet aspect puzzle ou dévoilement
de mystère qui intéresse Perry. Ses romans n’ont plus rien à voir avec les
crimes et enquêtes d’Agatha Christie. Et, malgré l’insistance de plus en plus
vive sur la toile de fond historique, ici les relations entre
l’Autriche-Hongrie,
Le lecteur
en vient plutôt, et c’est une bizarre d’expérience, à vivre le même plaisir que
l’auteure, c’est-à-dire le plaisir de fréquenter des personnages qui,
après avoir vécu avec nous plus de 25 romans, ont acquis une existence
quasi réelle et bien plaisante : ce cher Pitt, la dévouée Charlotte,
l’impressionnante Vespasia, le dur et expérimenté Narraway… Ils font partie de
la famille, comme la branche italienne avec le commissaire Brunetti, Paola,
leurs enfants, le courageux Vianello et l’astucieuse signorina Elettra (dans
les polars vénitiens de Donna Leon). C’est comme les amicales veillées d’antan
où un grand-père racontait les aventures des anciens. Plaisir des
retrouvailles. Et tant mieux si le vieux a le sens du suspense.
C’est
quand même un peu plus que ça : il y a du piquant à voir Pitt et Narraway
intervertir leur rôle : Pitt dirige
C’est
certain que ça m’est difficile d’imaginer ce que peut ressentir quelqu’un qui
s’initie à la série des Pitt par ce
vingt-septième roman. Pour ma part, après la fastidieuse lecture de Marinina,
je suis entré dans ce roman comme dans un gant, même si je m’y suis senti un
peu à l’étroit.
Ma note : 3,5 / 5