Le club des polarophiles québécois

Crise d'otages (de James Patterson)

JH (février 2009)


En un coup d'oeil


À mon avis

Il y a des années que j'avais lâché James Patterson. Après avoir accroché très fort à ses premiers romans et aux premières enquêtes de son détective fétiche Alex Cross, j'ai décroché devant une formule inlassablement répétée sans renouvellement (comme je l'avais fait pour Mary Higgins Clark). Voir ici le jugement global un peu sévère que j'avais porté sur cet auteur hyperactif. J'ai décidé de le revisiter à l'occasion de Crise d'otages; d'abord parce que ce roman ne fait pas partie de l'interminable série des Alex Cross; et ensuite, parce que Crise d'otages l'amorce rappelle étrangement Douze heures pour mourir, de Maud Tabachnik, dont j'ai déjà parlé.

Une nuit de Noël, alors que tout le gratin de la société new yorkaise assiste , dans la cathédrale St-Patrick, aux obsèques nationales d'une ancienne First Lady, un groupe criminel bien organisé prend tous les occupants de la cathédrale en otages et, avec les menaces d'exécution habituelles, exige des millions et des millions de dollars en rançon. Mike Bennett, le chef négociateur de la police, se partage entre ce drame professionnel et son drame personnel: sa femme se meurt d'un cancer à l'hôpital et il est seul responsable de la famille des 10 enfants qu'ils ont adoptés au fil des ans.

Au-delà du déroulement hyper-classique de la prise d'otages, de leur intimidation, de la demande de rançon et des négociations, tout l'intérêt de l'intrigue tient à la façon dont les criminels résolvent le problème classique du kidnapping: une fois qu'on a l'argent de la rançon, comment disparaître dans la nature sans se faire pister par les policiers? Et Patterson, ma foi, trouve une solution originale et audacieuse. Et pour que les bons gagnent malgré tout, il faut aussi résoudre la question non moins classique: comment retracer les bandits qui ont effectivement réussi à s'évaporer dans la nature sans laisser le moindre indice matériel permettant de les identifier? Et même si Patterson doit ici tirer des ficelles un peu grosses, ça reste quand même dans les limites du plausible.

Avec une intrigue similaire, Tabachnik avait choisi la profondeur psychologique des personnages. Patterson choisit, avec des personnages sommairement campés et assez stéréotypés, de faire rouler son intrigue, qui verse assez facilement dans le rose bonbon dès qu'on aborde le volet familial de la vie du personnage principal. Avec l'expérience de Patterson, le résultat ne peut pas être mauvais: la recette est bien éprouvée et l'intérêt ne se relâche pas. Mais ce roman, passé un bon moment de lecture, ne laissera aucun souvenir. Rien pour me décider à renouer durablement avec James Patterson.

Ma note: 3,5 / 5