Le club des polarophiles québécois
MD (11 janvier 2009)
Voir la fiche Valeurs sûres de Jacques sur cet auteur.
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C'est une grosse brique de plus de 700 pages, et des commentaires récurrents ont suggéré d'en retrancher une centaine. Ça dépend. Êtes-vous pressés? Il ne s'agit pas d'un problème mathématique pour savoir combien on va payer en impôts. Le lecteur doit avoir du plaisir à se laisser gagner par cette atmosphère d'asiles de fous où les relations humaines ne manquent pas d'originalité. Et, pourtant, parfois tellement semblables aux nôtres que ça peut rendre mal à l'aise. Cette Histoire de fous, en réalité, se réduit mal aux étiquettes suspense, thriller, roman psychologique, enquête policière... C'est tout ça à la fois. C'est surtout un monde, un climat, une fresque multicolore aussi effrayante qu'émouvante.
Longtemps après la lecture, les personnages de Katzenbach continuent de nous hanter comme les voix de Francis : le sensible C-Bird au sens de l'observation hyper développé; son compagnon de lutte, Peter le Pompier, énergique et rusé; l'Efflanqué paranoïaque qu'il vaut mieux avoir de notre bord; Napoléon et Cléopâtre, l'empereur de la stratégie et la reine du ping-pong. Tous ces clients du Western State Hospital, dont chaque pavillon porte le nom d'une célèbre université américaine, doivent lutter contre l'abominable Evans, psychologue dominateur, et le médecin-chef Gulptilil, magouilleur invétéré, tout en affrontant un dangereux tueur en série, l'Ange, qui se cache probablement parmi les pensionnaires. Même aidés de l'adjointe du procureur, la tenace Lucy Jones, et des sympathiques frères Black, nos amis sont loin d'avoir gagné le combat, car l'Ange a plus d'un tour sous ses ailes.
Rythme lent requis pour ce genre de roman, mais un finale d'une centaine de pages où il est difficile de décrocher. Personnages importants peu nombreux et crédibles même s'ils sont officiellement fous : en fait, le plus outré est le psychologue Evans, pire que l'infirmière de Vol au-dessus d'un nid de coucous. Description assez réaliste des conditions hospitalières habituelles (grands dortoirs) pour des gens peu fortunés, souvent abandonnés par leur famille. Dialogues intelligents. Bref, de très bons ingrédients savamment dosés.
Ma note: 4,5 / 5 et Coup de coeur.